Fin des publicités pour l'alcool sur TikTok et Snapchat
29 novembre 2024
Des mesures plus strictes dans la lutte contre l’abus d’alcool, avec une attention particulière portée aux jeunes. La nouvelle Convention renforce le contrôle sur les réseaux sociaux, en particulier sur ceux qui n’offrent pas de filtres d’âge, comme c’est actuellement le cas pour TikTok et Snapchat. En outre, les panneaux publicitaires seront interdits dans un périmètre de 150 mètres autour des écoles, et le slogan « L’abus d’alcool nuit à la santé » sera désormais affiché de manière plus visible. Ainsi, le Conseil de la Publicité et les secteurs concernés assument leur responsabilité pour mieux protéger les jeunes contre l’abus d’alcool.
Selon des chiffres dus SPF Santé Publique, près d’un jeune sur trois âgé de moins de 16 ans consomme régulièrement de l’alcool, dont un sur cinq à la fois pendant la semaine et le week-end. Plusieurs experts tirent la sonnette d’alarme et mettent en garde contre les risques sanitaires de cette consommation. Le degré de promotion de l’alcool alimente un débat depuis des années. Aujourd’hui, la publicité sur l’alcool n’est pas autorisée à cibler les mineurs ou à les représenter. Cependant, il peut encore arriver aujourd’hui que de la publicité sur l’alcool soit présente sur des plateformes comme TikTok et Snapchat, où les mineurs représentent une grande partie du public. Le Conseil de la Publicité souhaite désormais changer la donne.
Sur les réseaux sociaux : règles plus strictes et interdiction de la publicité sur l’alcool sur TikTok et Snapchat
« En raison de son influence, le secteur de la publicité porte une grande responsabilité sociétale. En tant que Conseil de la Publicité, nous considérons qu’il est de notre devoir d’assumer cette responsabilité. En concertation avec les associations professionnelles Vinum Et Spiritus, Brasseurs Belges, COMEOS, la Fédération Ho.Re.Ca Bruxelles, la Fédération Ho.Re.Ca Wallonie et Horeca Vlaanderen, nous avons pris une série de mesures claires concernant la publicité sur les réseaux sociaux et par les influenceurs. Pour éviter que les jeunes ne soient exposés à la publicité sur l’alcool sur les réseaux sociaux, les annonceurs devront désormais obligatoirement utiliser les filtres d’âge. Si un réseau social ne propose pas ces filtres, nous appliquerons une interdiction totale de la publicité pour l’alcool sur cette plateforme. TikTok et Snapchat en sont un exemple clair et concret. Ce sont d’ailleurs les médias par excellence où les jeunes sont présents aujourd’hui. Pour les influenceurs, nous appliquons les mêmes règles. Plus encore, à partir de maintenant, les influenceurs faisant la promotion de boissons alcoolisées devront avoir au moins 25 ans et paraître cet âge. » – Marc Frederix, président du Conseil de la Publicité
L’interdiction de la publicité sur l’alcool sur TikTok et Snapchat s’inscrit dans le cadre d’une convention renouvelée concernant la publicité et le marketing des boissons alcoolisées.
Mais aussi : règle des 30 %, périmètre de 150 mètres autour des écoles et message éducatif renforcé
Outre des règles plus strictes pour les réseaux sociaux, la nouvelle Convention introduit une règle visant à mieux définir le public cible : la règle des 30 %. Désormais, les publicités sur l’alcool ne pourront pas être diffusées dans les médias ou au cinéma si leur audience est composée d’au moins 30 % de mineurs. De plus, les panneaux publicitaires seront interdits dans un périmètre de 150 mètres autour des écoles.
Enfin, le slogan « L’abus d’alcool nuit à la santé » sera désormais présenté de manière beaucoup plus visible. Ce message devra être affiché dans une taille deux fois plus grande qu’auparavant et figurer sur un fond contrastant couvrant toute la largeur de l’espace publicitaire.
« Chacune de ces mesures vise un seul objectif : protéger nos jeunes et réduire autant que possible leur exposition à la publicité pour l’alcool. » – Marc Frederix, président du Conseil de la Publicité
Opération de renouvellement
Avec la nouvelle Convention, le Conseil de la Publicité donne le ton pour la vision stratégique renouvelée et le rôle qu’il souhaite jouer en tant que fédération professionnelle. Avec son nouveau président, Marc Frederix, nommé le 12 septembre dernier, le Conseil veut s’engager plus avant dans l’autorégulation et pérenniser ses conseils aux autorités. Il souhaite ainsi renforcer la confiance dans le secteur de la publicité. À cet effet, le Conseil a envoyé un mémorandum aux négociateurs politiques et aux collaborateurs de cabinets ministériels, en se concentrant sur des domaines tels que les médias, la santé et l’économie.
« Nous devons redonner à notre secteur ses lettres de noblesse et ses valeurs. Comme cela a déjà été démontré par le passé, les mécanismes d’autorégulation mis en place par les différents secteurs offrent un moyen efficace de maintenir des normes et pratiques éthiques. Le secteur de l’alcool a pleinement collaboré à ces initiatives, et ce, malgré une baisse de la consommation d’alcool en Belgique au cours des dernières décennies. L’autorégulation nous permet de répondre de manière proactive aux évolutions et aux défis du monde de la publicité sans devoir recourir à de fastidieuses procédures législatives. Notre interdiction de la publicité pour l’alcool sur TikTok et Snapchat en est une parfaite illustration. En recherchant volontairement l’intégrité et la transparence, nous, en tant qu’écosystème publicitaire, démontrons notre responsabilité sociétale, en contribuant à renforcer la confiance des consommateurs. Gageons qu’elle constitue la base d’une discussion constructive non seulement avec les autorités, mais aussi avec tous les acteurs du marché. » – Marc Frederix, président du Conseil de la Publicité
L’IA permet au JEP de faire respecter les règles
Pour garantir le respect de la nouvelle Convention, le Conseil de la Publicité fera appel à l’intelligence artificielle. Une application venue des Pays-Bas permettra de détecter les publicités pour l’alcool à partir de leur contenu textuel. Par ailleurs, un partenaire belge a développé un mécanisme de contrôle automatique capable d’effectuer la même tâche pour les contenus visuels. Ces outils permettront au Jury d’Éthique Publicitaire (JEP) de surveiller plus rapidement et efficacement, et d’intervenir en cas d’infraction.
« Pour garantir le respect correct de la nouvelle Convention, il est essentiel d’apporter un soutien suffisant au JEP dans son rôle. En cas d’infractions, le JEP pourra obliger les annonceurs à cesser immédiatement la diffusion de leur message publicitaire. Le non-respect de cette injonction entraînera des amendes. »
– Marc Frederix, président du Conseil de la Publicité