Néanmoins, les résultats mettent en évidence un défi majeur pour le secteur. "Les commerçants belges sont de plus en plus sous-représentés sur les places de marché, une partie de la croissance dans notre pays revenant à des acteurs étrangers. Les commerçants belges doivent donc être encore plus présents sur ces plateformes", a déclaré Greet Dekocker de Becom.

Un marché en croissance avec des services en tête

Chaque année, la fédération sectorielle Becom analyse l'évolution du commerce électronique belge. Le rapport annuel pour 2023 montre que les Belges ont dépensé beaucoup plus en achats en ligne que l'année précédente. Le total s'élève à 16,3 milliards d'euros, soit une hausse de 10,7 % par rapport à l'année précédente. Cette augmentation est nettement supérieure à l'inflation, qui était de 2,3 %, selon le rapport annuel de l'Observatoire des prix du SPF Économie.

"Par rapport à il y a cinq ans (2019), 4,8 milliards d'euros supplémentaires sont déjà achetés en ligne. Environ un quart de toutes les dépenses se fait en ligne aujourd'hui", a déclaré Greet Dekocker. "La forte croissance des achats en ligne n'est pas tant due au fait que nous commandons davantage de produits et de vêtements, mais au fait que nous achetons davantage de services - tels que les voyages à forfait et les billets d'avion - en ligne. Nous assistons donc à une reprise complète des dépenses de services en ligne (8 milliards d'euros) pour la première fois depuis la période corona. Près de 68 % de l'ensemble des dépenses de services sont effectuées en ligne".

Le top 3 : voyages à forfait, billets d'avion et hébergement, vêtements

Avec 3,5 milliards d'euros, les achats de voyages à forfait constituent le premier poste de dépenses en ligne. Les Belges ont dépensé quelque 28% de plus en 2023 qu'en 2022 pour des voyages à forfait en ligne. Les achats en ligne de billets d'avion et d'hébergement représentent 2,1 milliards d'euros (+19% par rapport à 2022). L'habillement complète le top 3 avec 1,6 milliard d'euros, bien qu'il enregistre une légère baisse (-1,8%).

Dans le top 3 des produits les plus achetés, en valeur, on retrouve l'alimentation (1,2 milliard d'euros) et les chaussures (832 millions d'euros) en plus de l'habillement (1,6 milliard d'euros).

Greet Dekocker : "C'est principalement dans le segment des services que nous observons les plus fortes augmentations. Une tendance qui pourrait indiquer que les Belges veulent dépenser plus d'argent pour des expériences, telles que des voyages, des expositions et des concerts, que pour l'achat de produits matériels. Cette tendance à la hausse se poursuit depuis 2021."

Le volume des exportations en ligne diminue légèrement

Les chiffres de Becom montrent également que les boutiques en ligne belges ont vendu pour 2,5 milliards d'euros de services et de produits à des consommateurs étrangers l'année dernière. Il s'agit d'une légère baisse par rapport à 2022 (2,7 milliards d'euros à l'époque), mais d'une hausse par rapport à 2021 et aux années précédentes.

Ce sont principalement les acheteurs en ligne néerlandais (32 %) et français (22 %) qui trouvent leur chemin vers les boutiques en ligne belges.

Les marchands perdent des revenus en raison de leur sous-représentation sur les places de marché

L'année dernière, 10,5 % de boutiques en ligne supplémentaires ont été créées dans notre pays. Le compteur du nombre de boutiques en ligne belges s'élevait à 63 202 à la fin de l'année 2023.

Les résultats des études montrent que ces boutiques en ligne belges ont réalisé un chiffre d'affaires de 13,3 milliards d'euros. Cependant, les consommateurs belges ont acheté en ligne pour 16,3 milliards d'euros. En tenant compte du volume d'exportation des commerçants belges, on peut donc calculer que les Belges ont acheté pour 5,5 milliards d'euros auprès de boutiques en ligne ou de places de marché étrangères.

Cependant, de nombreux commerçants belges ne sont pas encore actifs sur les places de marché en ligne, des plateformes où les entreprises peuvent vendre leurs produits. C'est précisément là que réside un défi majeur. En raison de leur sous-représentation sur les places de marché, les commerçants belges perdent des revenus. Grâce à la DMA (Digital Markets Act) et à la DSA (Digital Services Act), les commerçants sont désormais mieux protégés.

Greet Dekocker conclut : "Pour faire face à la croissance du commerce électronique, les commerçants belges doivent être plus actifs sur les places de marché en ligne. Les entrepreneurs qui ont déjà franchi le pas enregistrent une augmentation moyenne de leur chiffre d'affaires de 23 %. D'où notre conseil : testez votre gamme de produits sur une place de marché. Les places de marché spécialisées se sont également multipliées ces dernières années. D'ailleurs, un Belge sur trois commence sa recherche en ligne sur une place de marché. Grâce à une meilleure représentation de nos marchands sur ces plateformes, les consommateurs finissent également par trouver des boutiques en ligne belges. Une situation gagnant-gagnant pour notre pays".

Source: BeCom