Les RH, prochain défi du secteur digital
22 février 2018
Sans faire de bruit, une révolution invisible est en train de se produire dans le secteur du digital: nous vieillissons.
Certes, nombre d’entre nous sont loin d’avoir atteint l’âge de la retraite. Cependant, nos flux sur les réseaux sociaux annoncent régulièrement qui une naissance, qui un mariage, voire qui un divorce parmi notre réseau professionnel. Le geek est un être humain comme les autres. Et, à l’usage, la fameuse « ligne du temps » de Facebook n’a pas volé son nom…
Résultat : année après année, la vie s’est chargée de modifier notre rapport au travail. Quand j’ai débuté dans le métier il y a une quinzaine d’années, le web était à nous. Un nouveau territoire à explorer, des clients à conquérir, de multiples pratiques professionnelles à inventer. Tout était à construire et personne ne comptait ses heures.
Depuis, la plupart d’entre nous ont, logiquement, déplacé le curseur entre vies privée et professionnelle afin de trouver la meilleure combinaison entre ces deux versants de nos existences. Si notre passion pour le web n’a jamais faibli, nous avons aussi créé une vie « ailleurs » et le travail n’est plus la seule activité qui nous définit entièrement comme individus (du moins, je l’espère pour vous).
Bien sûr, la moyenne d’âge dans le secteur du digital reste plus basse que dans d’autres industries plus établies et c’est assez heureux : le digital attire les jeunes talents. Il n’empêche que ce vieillissement naturel posera inévitablement de nouveaux défis aux prestataires du monde digital :
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Comment conserver les meilleurs éléments chez soi et éviter qu’ils passent du côté « client » où ils peuvent souvent bénéficier d’avantages significatifs en terme de « work-life balance » ?
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Comment, en particulier, retenir les femmes qui, après quelques années de vie professionnelle, pourraient être tentées de passer chez un employeur leur offrant certaines facilités quant à la garde des enfants (crèche, part-time…) ? Toutes les études convergent pour montrer que l’inégalité des sexes persiste dans la répartition des rôles au sein d’un ménage.
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Comment organiser le télé-travail, alors que la plupart des métiers du digital ne justifient aucune présence continue dans un bureau, 8h par jour ? A terme, les agences qui accepteront cette pratique détiendront un avantage compétitif non négligeable.
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Last but not least, le modèle d’agence basé sur l’emploi de jeunes diplômés (qui travaillent beaucoup et ne coûtent pas cher) est-il tenable pour qui souhaite construire un business avec un minimum de pérennité ?
Bref, autant de questions de gestion des ressources humaine qui se poseront inéluctablement aux entrepreneurs du digital. Si vous pensez pouvoir y échapper détrompez-vous : le temps s’imposera toujours à nous.
Olivier De Doncker
Président FeWeb